Le marché britannique

Proudly built in Britain

Le rachat de Chrysler Europe par Peugeot en 1978 n’est pas le fruit du hasard. Un groupe aussi grand que Peugeot avait bien entendu réfléchi tous les avantages d’une telle décision.
Chrysler Europe était notamment composé de Rootes-Sunbeam, un grand groupe britannique possédant l’usine de Ryton, dans le Coventry. Cette usine avait toute son importance alors que Peugeot peinait à vendre ses modèles au Royaume-Uni. Usine ayant une grande capacité de production, des techniques avancées et bien entendu une large palette de corps de métiers représentés. Le rachat de Chrysler Europe, dont personne ne voulait, rappelons-le, était pourtant quelque chose de bien judicieux : des usines en Espagne et au Royaume-Uni, des moteurs nombreux et de qualité, des personnes compétentes, des technologies avancées mais avant tout le contrôle de certains marchés nationaux.
Quand bien même le groupe n’avait pas la santé financière à investir, il faut lui reconnaître cette décision aussi risquée, financièrement parlant, qu’intelligente. En effet, Peugeot avait bien compris que les véhicules ne composaient que la partie visible d’un gigantesque iceberg. La partie immergée c’est tout simplement l’appropriation de la culture du marché visé. On se souvient d’ailleurs de l’erreur commise par Peugeot aux Etats-Unis, où aucun lien culturel n’existait entre l’image de la marque, ses véhicules, ses publicités, et le public visé. Une erreur qui ne sera pas commise au Royaume-Uni.
L’usine de Ryton n’était donc pas une simple usine, elle était un pied à terre pour une marque qui n’avait jusqu’alors considéré les marchés étrangers que du point de vue de Paris. Après avoir injecté 30 millions de livres dans l’usine de Ryton, Peugeot pouvait alors communiquer d’une manière non pas franco-britannique mais anglo-britannique. Rappelons que si les véhicules Talbot, puis Peugeot 309, ont enregistrés de très grands volumes de vente au Royaume-Uni, ce n’est ni grâce aux véhicules, ni grâce à une politique tarifaire quelconque, mais bien grâce à ce pied à terre, qui rendait tout à coup le groupe Peugeot-Talbot presque britannique.

Second voyage pour la C28 : la Laponie

Mais les tests ne s’arrêtent pas là. En effet, les prototypes C28, parmi les nombreuses missions-test auxquelles ils seront livrés, iront aussi dans le Grand Nord. Après la chaleur étouffante de la Côte d’Ivoire, direction le froid glacial du Finnmark, à l’extrême nord de la Finlande.
Après un long transport aérien la voiture est enfin arrivée à destination, à Ivalo, un petit village de Finlande situé dans la zone polaire. Là-bas, il n’existe qu’un seul hôtel moderne et il n’est pas rare d’y croiser des techniciens appartenant à d’autres marques et testant certains véhicules futurs. Pendant la période où le prototype C28 sera testé, les techniciens rencontrent des techniciens de Volkswagen et Ford, les derniers qui avaient d’ailleurs informés ceux de Peugeot qu’un “chasseur de prototype”, au volant d’une Saab 9000 Turbo avec une plaque suédoise, avait été repéré.
Le véhicule, comme d’habitude, est garé dans un hangar soigneusement dissimulé à quelques kilomètres de l’hôtel. Tous les matins, les techniciens rejoignent le véhicule à l’aide d’une Jetta, qui a été chauffée toute la nuit par un chauffage individuel branché sur la prise électrique que proposent quasiment tous les parkings de la région. La zone polaire est une zone d’extrême froid où le thermomètre peut tomber à -50°C et malgré le chauffage individuel, il faut faire chauffer la voiture une quinzaine de minutes et activer les sièges chauffants pour que la mousse et les ressorts se débloquent. Une fois les pédales débloquées, direction le hangar avec une voiture dont les amortisseurs sont toujours gelés par le froid et les pneus ont conservés le petit “plat” qu’ils avaient à l’arrêt.
Au volant de la C28, les techniciens vont parcourir des centaines de kilomètres et vont franchir les frontières norvégienne et suédoise.
Tout comme en Côte d’Ivoire, les techniciens travaillent sur le fonctionnement de la climatisation et jonglent avec les sondes thermométriques qui parcourent le véhicule.
Un véhicule, qui d’ailleurs est conduit sans trop de ménagement, malgré son prix exorbitant. Mais sur la neige, à 120 km/h, le conducteur est prudent, pas question d’abîmer une voiture qui vaut une demi-douzaine de Testa Rossa ! Les réactions du véhicule sont très bonnes, même sur neige, et sont très similaires à celles de la 205.
Le véhicule parcourt beaucoup de kilomètres sans cesse à l’affût de conditions encore plus extrêmes. Et c’est ainsi que la voiture va s’enfoncer dans la grande toundra en franchissant Kirkenes, la dernière ville occidentale égarée au ras de la frontière soviétique. Les voitures y sont peu nombreuses, on y croise souvent des skidoo ou des traîneaux de chiens. On y croise aussi des éléments de la brigade arctique de l’armée norvégienne, entraînés à combattre dans les conditions les plus rudes… et les plus froides. Ils regardent passer la C28, une des rares voitures qu’ils verront de la journée.

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